Le quartier 58
Aujourd’hui on vous emmène en ballade dans notre quartier ! Nous avons attendu un peu pour vous le faire visiter, histoire de vous le présenter sous son meilleur jour, c’est-à-dire au printemps, la nature y apportant l’unique charme du lieu.
Ce quartier a environ 20 ans, né du tremblement de terre de 1988 qui ravagea 80% de la ville de Gyumri. Après la catastrophe, les gens meurent de froid, en hiver les températures descendent à -20°, -30°, et il faut reconstruire vite. Au nord de la ville s’étant une grande plaine, considérée comme une zone à priori moins sismique, c’est là que se construira le quartier 58.
L’heure n’est pas aux considérations architecturales (à moins que le style « bloc soviétique » soit reconnu comme un style à part entière !), et l’on construit des blocs d’immeubles vite et pas toujours très bien : les murs ne sont pas droits, les portes pas carrées mais tant pis, il faut parer à l’urgence.
20 ans après, le quartier, pourtant tout jeune, n’a pas bien vieilli et c’est le moins que l’on puisse dire mais il a le mérite d’exister. Combien de familles vivent encore dans ce que l’on appelle « des domiks » , des cabanes de tôles, en attendant toujours un improbable relogement ? Pénétrer dans un domik, c’est côtoyer la grande misère. Des familles entières vivent encore dans quelques misérables mètres carré sans eau chaude ni chauffage.
Alors maintenant, suivez-nous, mais faîtes attention, un dicton arménien dit qu’ici il faut toujours faire attention où l’on pose ses pieds ! Vous allez vite comprendre …