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La fête de l'école

Dans 2 semaines, ce sera le début de grandes vacances qui dureront 3 mois …le rêve pour beaucoup d’élèves!! Ne soyez pas jaloux, les arméniens ont bossé plus dur durant l’année : du lundi au samedi matin, donc disons que c’est mérité !

Mais qui dit grandes vacances dit d’abord …. fête de l’école ! Mercredi c’était donc la fête de l’école de Tamara et Anna, 9 ans toutes les deux.

Fête n’est peut-être pas le mot exact, mais disons qu’il y avait un spectacle et que pour les filles c’était l’événement.

Avec Sr Nariné, Madame Anahit (la surveillante de jour des enfants à l’orphelinat) et les deux petits frères de Tamara, Serge et Vigen, nous pénétrons dans l’enceinte de l’école, un bâtiment en béton gigantesque et gris en forme de bloc, complètement défraîchit, qui aurait accueillit à sa grande époque quelques 1000 élèves. Ils ne sont plus qu’une centaine aujourd’hui et les locaux sont plus que lugubres. La hauteur de plafond de près de 6 mètres crée une caisse de résonance et ajoute à l’atmosphère du lieu, nous devrions pourtant nous y faire car cette école est totalement dans le style architectural de notre quartier, le quartier 58 ( admirez la poésie des noms soviétiques en passant).

Nous traversons un hall désert et entrons dans l’amphithéâtre, qui lui est déjà bien remplis. Les enfants sont sur scène, la directrice, 50 ans, perchée sur des talons aiguilles court d’un bout à l’autre de la salle en criant tout autant sur les enfants que les parents qui sont partout sauf sur leur chaise pour pouvoir prendre en photo leur progéniture adorée. Ah ces parents, pire que leurs enfants !!! Ils feraient bien d’y filer quelques jours à l’école, cela ne leur ferait pas de mal!

Nous nous installons rapidement, vu l’œil torve de la directrice , on ne veut pas prendre le risque de se faire repérer.

Le spectacle commence. Le thème est l’alphabet arménien, vénéré comme élément essentiel de la culture au point que chaque famille possède l’alphabet accroché au mur : c’est Mesrop Machtot, un moine, qui créa cet alphabet en 400 après Jésus Christ. Il est considéré ici comme un des personnages les plus importants que l'Arménie ait connu car il sauva non seulement la langue arménienne, mais aussi la culture et qui dit culture ici dit aussi religion, le premier livre rédigé en arménien fût d’ailleurs la bible.

Que dire de la représentation? Pour être honnête, je n’ai pas compris pourquoi les filles étaient habillées en princesses ni les garçons en bergers. J’ai bien reconnu un petit garçon avec une grande barbe qui jouait Mesrop mais pour le reste c’était assez nébuleux. Il faut dire qu’entre le décor qui s’est cassé la figure et la directrice qui hurlait sur les parents toutes les 5 minutes pour qu’ils se taisent, il était difficile de se concentrer. Et puis disons que mon arménien encore balbutiant n’a pas perçu toutes les subtilités du spectacle.

Mais mercredi, le spectacle n’était ni dans la chorégraphie, ni dans les costumes, il était dans les yeux des enfants qui cherchaient de leurs regards, tellement fiers, celui de leurs parents!

Et mon cœur s’est serré pour Tamara et Anna car nos sourires, nos clins d’œil, ne changeront rien et ne remplaceront jamais ceux de leurs parents.

14h : fin du spectacle. C’est le moment des photos avec les parents. Anna et Tamara se précipitent, toutes fières, vers Sr Nariné et prennent la pose. Je réalise alors combien les sœurs sont devenues leur famille et leur unique stabilité et intérieurement je loue leur engagement. Tout le monde est de passage dans cet orphelinat : cuisiniers, professeurs, volontaires …mais certaines, peu nombreuses, ont choisi de donner leur vie pour ces enfants, et les enfants le savent.

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