Le Centre éducatif Boghossian
Au moment du séisme, en Décembre 1988, la Sœur Arousiag est vicaire général de sa congrégation à Rome. Elle fait partie des "Soeurs arméniennes de l'immaculée conception», un ordre religieux établi en 1847 à Constantinople formé de religieuses d’enseignement consacrées aux enfants du peuple arménien, en particulier ceux de la classe pauvre. Très affectée par la catastrophe, la Sœur Arousiag présente sa démission et s’installe en Arménie.
Les Sœurs y rencontrent de nombreux orphelins du séisme ou
de la guerre au Karabagh. Pour eux, elles commencent par
organiser une colonie de vacances. A la fin de l’été 1994,
elles reçoivent la visite de la famille Boghossian qui permettra
la construction du centre Notre-Dame d’Arménie.
Le nouvel orphelinat ouvre donc ses portes en 1996.
Presque 20 ans plus tard, les sœurs continuent leurs missions.
Et si la situation a changée, elle est toujours aussi alarmante.
Les orphelins d’aujourd’hui sont des enfants abandonnés par
leurs parents, conséquence d’une misère galopante : « Le père
part en Russie pour trouver du travail, fonde une nouvelle famille… La mère est incapable de s’occuper de son enfant ou bien veut se marier : ici, la femme doit accepter les enfants d’un mari veuf, mais un homme n’accepte pas les enfants d’une veuve...C’est encore pire pour un enfant de se savoir abandonné !» raconte la sœur Arousiag.
Le Centre éduque, nourrit et encadre une quarantaine de pensionnaires qui ont entre six et vingt ans. La Sœur Arousiag les garde jusqu’à ce qu’ils deviennent indépendants.
Les orphelins du Centre éducatif Boghossian peuvent suivre ensuite des études au lycée professionnel de Gyumri créé pour eux et pour les autres enfants démunis de la région de Shirak. D’autres partent étudier à Erevan : cette année, quatre garçons sont chez les Pères Mekhitaristes, quatre autres enfants à l’Ecole de Médecine, deux au Conservatoire de Musique, un à l’université Américaine, un autre à Université d’état.